Redescendues de la vallée de Darhamsala

Un vent chaud nous caresse au travers des fenetre sans vitre du bus, Allignés en bande à la derniere rangée, un road trip d’enfer pour une journée de transfert. Shacker public, les conversations sont begues, et les rires rebondissent, ola turbulante et parfois terrifiante... à toute vitesse on grille le pavé foutu, on transgresse les saisons à la recherche d’une destination : le blé vert en montagne jauni au fil du compteur, puis plus bas encore et plus ardent, la moisson arrive. Brusque vertige, douce ironie du climat, le panorama change à vue d’œil, et mon esprit s’envole parmis les perruches fluo... Au petit soir, dans une dernière courbature de rickshaw, on arrive à Amritsar, la ville sacrée des Punjabis. L’accueil est brusque, déjà les mentalités changent et les regards sont controversés. Mais quand on parvient alors au centre de Sikh city, pour y retrouver la merveille dorée du Punjab, c’est le carrefour des sacrements. Dans une énergie terrifiante, l’enceinte du Golden Temple hurle comme une grosse machine, usine des pélerins et des visiteurs curieux qui viennent par milliers jour comme nuit. Les hauts parleurs crachent des bénédictions, la cantine gronde de ces plateaux de fer sans cesse lavés (plus de 20000 repas par jour servis gratuitement), les prières récités, la masse humaine circule animalement, mais docilement, chacun son tour on baise le sol, on prends un air solennel au contact du marbre glacé. Et lorsqu’enfin on parvient dans cet ilot isolé où flotte le temple lumineux, l’esprit fuit pour un instant ce vacarme et l’on a d’yeux que pour cette perle. Mais la marrée demeure, s’engouffre en file indienne dans le bijou. Tout autour, les sihks font trempette, sans tomber le turban évidemment. Dans cette brutale rencontre, on préfèrera se détendre en s’endormant sous les étoiles, dans un dortoir immense en plein air. Dans toute cette kermesse exhaustive, la fièvre des hommes pris d’une foie colérique nous monte à la tête, au matin l’on s’en retourne donc camper en montagne, shanti-shanti pour retrouver les fraiches clairières de pins de Shimla. HP (Himachal Pradesh) nous revoilà, et l’on est pas prêtes à te quitter ma foie !!